Ces jours-ci, le sort des demandeurs d’asile haïtiens est sur toutes les lèvres. L’opinion publique est partagée face à leur venue, et le débat public fait rage. Pendant ce temps, on pense peu aux principales victimes de cette situation de crise. Déboussolés, les enfants de migrants suivent leurs parents, leur petit baluchon à la main, ne sachant pas trop ce qu’il va advenir d’eux, et espérant trouver une communauté, une société qui les accueillera et leur offrira un peu de compassion.

Qu’ils restent temporairement ou indéfiniment, ces jeunes haïtiens sont avant tout, comme tous les enfants du monde, des enfants qui ont besoin d’amour, de sécurité, d’aliments à se mettre sous la dent et de fournitures scolaires à mettre dans leur sac à dos pour apprendre sur les bancs d’école.
Qu’ils restent temporairement ou indéfiniment, on a tout avantage à les outiller afin de favoriser leur apprentissage et leur rétention scolaire dans la grande région montréalaise, où ils se retrouvent principalement, afin qu’ils deviennent des contributeurs actifs, en santé et motivés de notre société.

Déjà, la Commission scolaire de Montréal a annoncé cette année une hausse majeure d’inscription d’élèves : 14%, et c’est sans compter les demandeurs d’asile. Ces enfants, ainsi que le quart (24%) des familles montréalaises avec enfants de moins de 18 ans qui vivent actuellement sous le seuil de faible revenu, doivent, pour avoir une chance de réussir, démarrer l’année du bon pied, la tête haute et le sac à dos bien garnis.
Ce sont 4600 de ces enfants dans le besoin,qui, avec une alimentation saine et les articles scolaires fournis par le Regroupement Partage et ses 17 Magasins-Partage, auront les ingrédients de base pour cheminer vers leur réussite scolaire, éventuellement finir leur secondaire, et aspirer à devenir des acteurs déterminants de notre société de demain. Les Magasins-Partage de quartier font aussi en sorte que leurs familles entrent dans un réseau d’entraide, contribuant ainsi à améliorer l’ensemble de leurs perspectives de développement.

L’adage dit que les enfants sont la richesse de demain… et bien pour cela il faut nourrir le cœur et le ventre dès maintenant pour rêver qu’un jour ces enfants enseignent à nos petits-enfants, soignent nos parents, réparent nos véhicules, découvrent de nouvelles technologies, etc.

 

 

Sylvie Rochette, cofondatrice et directrice générale

Regroupement Partage